Article Midi libre du 27/01/2011
Marseille:
Après plus de deux ans de débats, le Parc national des calanques, premier parc péri-urbain européen proche de Marseille, devrait voir le jour à la fin de cette année. Mais à condition que ses promoteurs réussissent à lever les ultimes réticences locales. Le député (UMP) Guy Teissier, président du Groupe d'intérêt public porteur du projet, rappelle les 200 réunions organisées pour répondre aux craintes des pêcheurs, plaisanciers, grimpeurs, cabanonniers ou élus.
L'an dernier, un pré-projet de charte avait déjà affirmé l'objectif du parc national : « préserver la biodiversité, la quiétude des lieux et le patrimoine culturel » d'un espace naturel visité chaque année par 1,3 million de personnes et situé aux portes de la deuxième ville de France. Reste à le traduire en règlementations
concrètes satisfaisant tant les professionnels - notamment pêcheurs et bateliers - que les marcheurs, plongeurs ou chasseurs, ainsi que les défenseurs de l'environnement.
Les objectifs et moyens sont diversement appréciés. Selon un récent sondage, 76 % des personnes interrogées se disent « favorables » à la création du Parc, même si 38 % d’entre elles estiment aussi qu'il va à « l'encontre du mode de vie et des traditions des calanques ». Parmi les sujets de crispation, le périmètre marin du futur Parc suscite les plus vifs débats. Dans le pré-projet, le Parc qui concerne 5 communes dont celles de Marseille, Cassis et la Ciotat, s'étend sur 11 200 hectares sur terre et 48 000 en mer.
« Le Parc n'a pas vocation à protéger, mais à interdire ! 48 000 hectares en mer, c'est monstrueux », s'insurge ainsi Claude Leloustre, du collectif des Amis de la rade et des calanques, qui regroupe notamment des plaisanciers et des professionnels du nautisme « inquiets ». En revanche, « si c'est pour avoir un Parc rabougri, avec un tout petit “cœur de Parc“, autant ne pas avoir de Parc du tout »,rétorque Denyse Ricard-Maubon, présidente du collectif Un Parc national pour les calanques. Décision le 11 février.